Pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs, nous avons demandé à Tatiana, diplômée Passeport, ce que signifient pour elle ces célébrations. Voici sa réflexion :
Quand j’étais plus jeune, je me demandais pourquoi un mois était consacré à l’histoire des Noirs. Comme il n’y a pas de mois réservé à d’autres races, je me questionnais sur sa raison d’être. Puis, j’ai appris l’histoire du développement des Noirs à la société, et j’ai compris pourquoi il est essentiel de la commémorer de cette façon. Quand je pense à la signification du Mois de l’histoire des Noirs, un mot me vient en tête : représentation.
Dans le passé, les Noirs étaient sous-représentés dans la société et on leur faisait sentir qu’ils n’y avaient pas leur place. Plus jeune, je me suis souvent demandé pourquoi aucune Barbie ne me ressemblait. J’avais l’impression de devoir m’assimiler à un certain standard de beauté que représentait Barbie. Je détestais profondément mes cheveux épais, bouclés, brun foncé. Ma mère passait beaucoup de temps à me faire de jolies coiffures, mais ça ne me plaisait jamais parce que j’étais différente des autres filles. Maman me rappelait toujours que j’avais de beaux cheveux, une belle peau, et que Barbie n’était pas un standard de beauté. Je lui ai dit que je voulais de nouveaux cheveux, ou du moins qu’ils ressemblent à ceux de mes camarades de classe. Je voulais qu’ils soient droits. Je voulais être blonde et ressembler à mes Barbie. Je ne voyais pas l’attrait de mes boucles parce que je ne correspondais pas à l’idéal et au standard de beauté de la société.
Plus tard, j’ai regardé des influenceuses aux cheveux bouclés sur YouTube; elles m’ont appris tellement de trucs et astuces. C’est en voyant des personnes comme moi que je me suis mise à aimer mes cheveux au naturel et même à en être fière. J’ai commencé à me coiffer et après avoir découvert quels coupes et produits m’allaient, j’ai adoré ma chevelure. Je suis unique, et mes cheveux occupent une grande place dans mon identité.
Aujourd’hui, les fillettes noires viennent toujours me complimenter sur mes cheveux. Je sais que ces échanges ont beaucoup à voir avec la représentation et le manque de filles aux cheveux crépus dans les médias. Je suis heureuse d’accepter pleinement ma beauté naturelle et j’espère que les jeunes filles noires connaissent leur valeur, qu’elles savent que leurs cheveux sont splendides et porteurs d’un héritage.
Avec le recul, je réalise à quel point vouloir changer mon apparence pour me conformer à ce que je croyais alors être une norme de beauté me minait le moral. Cette attitude découlait probablement du fait qu’aucun de mes jouets ni aucune personne dans les émissions télévisées que je regardais n’avait de cheveux comme les miens. La représentation est importante : elle donne le sentiment d’appartenir à la société dans son ensemble et, sans cela, il est facile de croire que l’on n’est pas à sa place ou que l’on est dévalorisé.
La représentation des Noirs dans les médias a un poids réel. Le racisme systémique nous a freinés et, malheureusement, il continue de sévir. Mais des mouvements, comme Black Lives Matter et diverses manifestations de défense des droits, remettent en cause un système oppressif et partial. Ils nous rappellent qu’il est correct d’être nous-mêmes. Le Mois de l’histoire des Noirs nous rassemble et nous permet d’aborder la représentation des Noirs dans la société. C’est une histoire importante à commémorer, car elle raconte la contribution des Noirs partout dans le monde.
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Nous sommes fiers des diplômés Passeport qui, comme Tatiana, s’efforcent d’inspirer d’autres jeunes à avoir confiance en eux et en ce qu’ils peuvent accomplir.