Tapfuma est un diplômé de la cohorte 2013 de Passeport Regent Park. Il a étudié en finances à l’Université Dalhousie et est maintenant souscripteur adjoint chez Zurich Insurance Group.

Tapfuma est né au Zimbabwe et a déménagé à Toronto, au Canada, avec sa mère à l’âge de sept ans. Ils ont vécu dans un centre d’accueil pour réfugiés, puis ont déménagé dans divers quartiers de la ville avant de s’établir à Regent Park. Malgré les défis, Tapfuma s’est senti chez lui à Regent Park, une communauté où il a trouvé un sentiment d’appartenance alors qu’il naviguait dans un monde inconnu. « Je ne me suis jamais senti complètement seul. J’aimais Regent Park et les gens avec qui j’ai grandi. »

Lorsque Tapfuma a commencé ses études secondaires, il a fait face à de nouveaux défis. Son école était plus loin, dans un quartier plus aisé. « L’aller-retour en transport en commun est devenu un fardeau », a-t-il expliqué. Heureusement, sa mère a appris l’existence de Passeport pour ma réussite par l’entremise de leur voisin et elle l’a inscrit immédiatement. Tout de suite, les billets d’autobus ont permis d’atténuer les difficultés financières liées aux déplacements entre l’école et la maison.

Passeport a également permis à Tapfuma de rencontrer une communauté différente de celle de l’école, majoritairement composée de personnes blanches. Il était maintenant entouré d’élèves ayant vécu des expériences similaires aux siennes, comme grandir dans un ménage monoparental, devenir réfugié et vivre dans un logement communautaire. « L’un de mes plus grands défis était d’essayer d’expliquer ma situation à des gens qui n’avaient rien vécu de semblable. En m’impliquant davantage dans les activités scolaires, j’avais toujours quelqu’un avec qui travailler, et parfois, le simple fait de pouvoir parler de ma réalité à une personne qui comprenait vraiment faisait toute la différence. »

Ce qui a le plus ému Tapfuma, c’est d’avoir quelqu’un qui croyait en lui et qui défendait ses intérêts. « Ma conseillère-ressource, Savannah, m’a toujours dit que je pouvais faire de grandes choses. Elle me parlait comme à un adulte, ce que j’ai vraiment apprécié en tant que jeune. » Quand Tapfuma a eu des ennuis à l’école, Savannah est intervenue. « Elle leur disait : “Je sais que c’est un bon gars.” Et elle me disait : “Tap, tu es plus intelligent que ça!” Elle était vraiment patiente avec moi. »

Au moment des demandes d’admission pour des études postsecondaires, Tapfuma avait décidé de présenter une demande à l’Université Dalhousie, et Passeport était là pour l’aider dans ce processus. « Quand j’ai reçu ma lettre d’acceptation de Dalhousie, j’étais fou de joie! Savannah a été la première personne que j’ai appelée. Je l’ai appelée avant ma mère, c’est dire à quel point elle comptait pour moi. »

À l’université, il s’est encore une fois retrouvé dans un environnement inconnu, à une école loin de chez lui, dans une autre province. Toutefois, une chose qu’il a retenue de Passeport était de ne jamais avoir peur de demander de l’aide. « Il y avait toujours des ressources autour de moi, et je me sentais habilité à les trouver. »

Aujourd’hui, il est souscripteur adjoint chez Zurich Insurance Group. « C’est parfois difficile d’être Noir et de travailler dans le domaine des finances, surtout parce que j’ai commencé comme stagiaire. Mais je reçois un soutien exceptionnel au travail. » Dans le cadre de son travail, il a formé un groupe de ressources pour les personnes africaines et caribéennes qui travaillent dans le domaine des finances partout au Canada. Il a également récemment remporté le prix Rising Star, qui récompense les professionnels émergents de moins de 35 ans qui excellent dans le secteur de l’assurance.

Tapfuma continue d’incarner les valeurs que Passeport lui a inculquées : la confiance en soi et la capacité de demander de l’aide. « Lorsque j’ai l’impression de ne pas être à ma place ou d’être un étranger, je me rappelle que j’ai mérité ma place. »