Par Sue Gillespie, présidente et chef de la direction de Passeport pour ma réussite Canada
Alors que l’Ontario emboîte le pas à d’autres provinces et annonce que les élèves ne retourneront pas en classe cette année, une grande inégalité sociale est mise en évidence, et une génération entière de jeunes pourrait en pâtir si nous n’agissons pas maintenant. Permettez-moi de vous présenter le problème sous forme de question : dans ce contexte, comment un élève peut-il apprendre si sa famille n’a pas les moyens d’avoir un ordinateur, une caméra Web et une connexion Internet fiable?
Ce que l’opinion publique considérait autrefois comme un luxe devient un droit, car essentiel à l’apprentissage. Cette inégalité creuse l’écart de réussite dans les communautés à faible revenu, qui représentent déjà des écosystèmes fragiles. Passeport pour ma réussite Canada épaule les élèves de ces communautés depuis plus de quinze ans. Nous offrons un soutien holistique, qui comprend des titres de transport pour se rendre à l’école et des ressources gratuites de tutorat, de mentorat et de préparation à l’emploi.
Si obtenir un diplôme d’études secondaires va de soi pour de nombreux Canadiens, le taux de décrochage atteint jusqu’à 50 % chez les élèves pris dans l’engrenage de la pauvreté. L’an dernier, nous avons commandé une enquête nationale pour confirmer ce que nous soupçonnions : la plupart des Canadiens ignorent l’ampleur de ce problème.
Outre les risques évidents pour la santé et l’insécurité alimentaire, cette pandémie menace la réussite future des élèves Passeport – du Québec rural au Downtown Eastside de Vancouver en passant par le quartier Rexdale de Toronto – et aura des conséquences sur le reste de leur vie. Ces élèves vivent dans des écosystèmes fragiles que la plupart d’entre nous ne peuvent imaginer. Nous savons que des parents doivent choisir entre nourrir leur famille ou payer une connexion Internet pour que leurs enfants puissent poursuivre leur apprentissage. D’autres n’ont plus accès à un ordinateur à l’école ou au travail pour rester en contact avec les services sociaux. Bon nombre sont de nouveaux Canadiens qui essaient de s’y retrouver avec une connaissance limitée de l’anglais ou du français. Ces défis creusent le fossé socioéconomique des personnes vivant dans des communautés à faible revenu.
Bien que les écoles soient fermées et que la distanciation sociale soit notre nouvelle réalité, notre personnel s’applique à garder le contact avec les élèves et leur famille pour répondre à leurs besoins immédiats. Nous avons adapté notre programmation pour créer virtuellement un sentiment d’appartenance et d’espoir par divers moyens, y compris les textos, les appels téléphoniques et les médias sociaux. Nous continuons à mettre à l’essai et à instaurer des approches novatrices en ligne afin de réduire l’incidence sur l’apprentissage, notamment du tutorat, du mentorat professionnel, des cours de cuisine et des lieux de rencontre pour gérer l’anxiété due à l’isolement. Nous continuons également à diriger les élèves et leur famille vers du soutien communautaire local pour les aider à s’y retrouver et à profiter de l’aide disponible.
Mais il est clair que nous ne pouvons pas y arriver seuls. Avec le soutien du gouvernement et des donateurs, nous avons vu, au fil des ans, des milliers de jeunes changer leur sort et surmonter des obstacles immenses, mais aucun défi n’a été aussi grand que celui auquel nous faisons face en ce moment.
Durant cette crise où les Canadiens s’entraident, il est important de nous unir derrière nos citoyens les plus vulnérables. Vos idées et votre soutien sont les bienvenus : aidons ces jeunes intelligents et déterminés à atteindre le succès pour lequel ils ont travaillé si fort. Notre avenir dépend de leur éducation.
Les obstacles à l’éducation n’ont jamais été aussi importants. Les jeunes des communautés à faible revenu ont des obstacles à la réussite qui sont amplifiés par COVID-19 qui pourraient les déconnecter définitivement de leur éducation. Faites un don pour les aider à rester connectés.